Entre le Mont-Saint-Michel et Saint-Jacques-de-Compostelle

Grâce à Daniel, une étape d'une longueur normale pour moi, de l'ordre de 22 kilomètres, sous un soleil de retour malgré quelques nuages. Malheureusement c'est aussi une étape sous le signe du goudron.

Comme prévu, Daniel va m'éviter les quelque 5 kilomètres de route sans intérêt ni sécurité qui conduisent à Vedrennes. En passant, nous récupérons Sylvie et Corinne qui se réjouissent de réduire un peu leur "plat du jour" comme moi.

Nous démarrons donc toutes les 3 au début de la forêt.

Très vite nous découvrons le château de Soubise et son lac. Et pourquoi ne ferait-on pas un gîte pour pèlerins dans ce joli cadre?

Après cela nous continuons en forêt, mais sur une route, et il y en a pour longtemps, même si bientôt la forêt laisse place à des champs de céréales, de pommes de terre, de maïs...

Le tableau a son charme aussi, la "barbe" des orges encore légère s'agite joyeusement au gré du vent, la surface du champ semble douce et donnerait presque envie d'y plonger.

L'heure de la séparation a sonné, Corinne doit faire des pauses fréquentes pour laisser reposer ses jambes douloureuses ; comme je vais plus loin qu'elles deux, je ne peux pas m'arrêter autant et je les quitte à regret, emportant avec moi le souvenir de ces bons moments partagés.

J'approche de Mouchamps... mais un pèlerin géant semble m'y avoir précédé... certes, il a l'avantage de ses grandes jambes !

A l'entrée de la ville, un défilé des écoles en fête démarre tout juste: qu'ils sont mignons, ces bambins déguisés ! Les plus grands sont devant, ils portent des panneaux "je lis pour apprendre", des plus petits annoncent "je lis pour apprendre des mots", les classes maternelles disent "je lis pour dormir" et des parents transportant les plus petits avec des peluches et des coussins dans des brouettes ferment la marche! Le tout bien entendu est accompagné d'une petite fanfare. Plaisant!

Par contre la ville annoncée comme petite cité de caractère me déçoit, elle ne mérite cette dénomination que par le nombre d'artistes exposant et vendant leurs œuvres ici.

Je n'y ai même pas trouvé d'église, tout juste un magasin nommé "presbytère"!

Et je poursuis ma route... J'aurais bien aimé faire une pause, mais ici les bancs, les murets, ça n'existe pas!

Et tant pis pour mes pieds qui chauffent et rêvent de prendre l'air!

La dénomination de "viaduc" de Courgeon ici paraît bien pompeuse...

La route m'amène à Saint Vincent Sterlanges et son église dédiée à St Vincent.

J'ai bien aimé l'aspect chaleureux des lambris du chœur et la simplicité de la décoration.

Je finis parr faire ma pause casse-croûte dans un abri de bus relativement protégé du vent et du soleil. J'en profite pour expérimenter la technique de Claude contre les méfaits des chemins goudronnés: les serviettes hygiéniques. Efficace dans un sens, car mes pieds emballés et réconfortés vont terminer l'étape sur la"Vendée Vélo", ancienne voie de chemin de fer transformée en piste cyclable empierrée mais dotée d'une bande herbeuse un peu plus confortable! Malheureusement le tracé est désespérément rectiligne et ennuyeux même si bordé d'arbres.

Admirez ce tracé entre St Vincent et Chantonnay:

Chantonnay est une ville récente et sans grand cachet, je m'arrête à l'église dont je n'ai pas de photo, suite à une panne de ma carte mémoire, mais qui m'a permis d' échanger un peu avec un pèlerin récidiviste comme moi, un agréable moment avant d'arriver chez Cathy pour la soirée et la nuit.

Encore un accueil très fraternel et qui restera dans ma mémoire! Mais par respect pour mes hôtes, je ne parle pas de nos entretiens, car leurs vies personnelles n'ont rien à faire sur internet, du moins sous ma plume.

Je dirai seulement que je suis toujours très étonnée de trouver tant de similitudes entre ma vie et celle de ceux qui m'accueillent avec tant d'amitié. C'est impressionnant !

Mais ça ne fera de tort à personne si je termine sur le plaisir que j'ai eu à partager un moment musical avec Cathy, clarinette -piano. Qu'avons-nous essayé de jouer? Le chant des pèlerins bien sûr, ultréïa !