Entre le Mont-Saint-Michel et Saint-Jacques-de-Compostelle

C'est dans le noir que j'écris ce soir : en effet mon hébergement étant considéré comme une tente, aucun éclairage n'est prévu. Fort heureusement j'ai quand même une prise pour recharger le portable !

J'occupe ce soir une "Campastelle"au camping du Port à Beslé, sorte de compromis entre la tente et la cabane sur pilotis en raison des crues de la Vilaine. J'y suis beaucoup mieux que dans la cabane d'hier.

Ce matin le départ a été laborieux car il fallait débrancher le câble électrique de sous la cabane, l'enfermer dans le coffre, ouvrir et refermer tous les cadenas qui résistaient à cause de l'humidité...

De plus je n'avais pas de quoi me faire un petit déjeuner ; sans café rien n'est possible pour moi !

J'entre dans le premier café que je vois ouvert, et la dame me répond la formule que j'entends si souvent en ce moment : désolée ! Elle ne peut pas me servir car elle doit partir à un rendez-vous.

Je me rends donc dans un deuxième café : désolé ! Il ne peut me servir que du liquide, pas un petit déjeuner complet... Je m'en vais donc faire mes emplettes à la boulangerie et je reviens au café avec mes viennoiseries.

Mais tout cela m'a valu la chance d'admirer un magnifique lever de soleil sur la rivière en traversant le pont !

Quand je reprends enfin mon chemin, une voiture s'arrête : c'est la dame du premier café qui, avec un grand sourire, me prodigue ses encouragements pour mon trajet du jour. Ça fait quand même plaisir !

Qu'il est agréable de marcher ce matin, avec ce petit vent frais et ces rayons du soleil qui me caressent doucement dans le dos!
Comme les jours précédents, je suis le chemin de halage, m'arrêtant tantôt à une petite chapelle, tantôt à une maison d'éclusier où sont affichés les niveaux atteints par la Vilaine lors de mémorables crues. C'est impressionnant, mais pour les gens d'ici les crues sont un phénomène normal (d'où les pilotis).

Plus tard je longe des propriétés privées que l'on ne remarque parfois que par un petit embarcadère dans la rivière. Certains d'ailleurs semblent être d'un accès difficile, il faut être sportif pour y descendre!
On remarque surtout qu'on est dans une zone d'habitation parce que le chemin de halage prend des noms: allée des roses, allée des marguerites, des jonquilles, des acacias, les propriétés ont elles aussi parfois des noms qui en disent long, comme "le temps de vivre"...
L'endroit est beau, calme, reposant, même si ça finit par être monotone pour moi après quelques jours.
Alors je refais une chasse aux jolies photos, hommage obligé à ces paysages magnifiques !

Un brin de causette avec une jeune femme qui promène son chien, et ça repart!

Tout à coup la vallée se resserre et devient plus sauvage, plus encaissée, des falaises apparaissent, avec l'inévitable panneau "risque d'éboulements". Enfin cette voie verte bien entretenue devient chemin de terre, avec de l'herbe! La rivière fait quelques grands méandres que je suis avec fidélité.

Mais le plus grand changement va être l'accès à Langon: une côte ! Je ne me souvenais presque plus de l'effort à fournir!
La petite bourgade est sympathique, avec sa très ancienne chapelle Ste Agathe et son église St Pierre aux multiples clochetons.

Mais le meilleur pour moi, c'est le "P'tit resto",  tenu par une jeune femme qui respire la joie de vivre et la bonne humeur: c'est encore meilleur, servi avec un tel sourire!

Après ce joyeux déjeuner il me reste 4 kms à faire sans tarder car le vent se lève et la pluie menace!