Entre le Mont-Saint-Michel et Saint-Jacques-de-Compostelle

Une très belle journée, mais rendue très fatigante en raison de la générosité du soleil!

Pour commencer, Joël me ramène à l'église Saint Jacques Pirmil: je n'avais pas remarqué la coquille de l'ouvre-porte et il me propose de me prendre en photo le doigt sur la chose!

Puis il m'emmène directement au bord de la Sèvre que je vais longer pendant toute l'étape ou presque. C'est là que nous nous séparons avec sa formule "Ave sancti", me mettant sous la protection de tous les saints glanés sur mon chemin d'hier.

Le chemin est magnifique et je me régale à immortaliser cette rivière à l'eau claire, étincelante au soleil, les grands arbres (beaucoup d'imposants platanes) qui lui font une haie d'honneur - à moins que la haie d'honneur ne soit pour moi? 

À cette heure matinale il fait encore très bon, une petite brise occasionnelle me caresse la peau, je croise beaucoup de joggeurs, promeneurs avec des chiens, qui ont l'air heureux et sourient, c'est très agréable à voir! 
Certains s'arrêtent et marchent un peu avec moi car ils s'intéressent à Compostelle, d'autres plaisantent en me lançant un joyeux "6 mois!!!!", imaginant que St Jacques m'attendra si longtemps ! J'ai même entendu pour la première fois un " buen camino "et j'ai eu droit à un sourire complice quand ce joggeur, sans doute ancien pèlerin, est revenu sur ses pas.
Pour couronner le tout, j'ai vu un pèlerin avec une mini coquille ! Mais je n'ai pas pu l'aborder car c'était à un moment délicat, une déviation du chemin pour travaux et restes de fête. Et puis j'étais déjà occupée avec une jeune mère de famille, Marie, qui promenait ses deux chiens et a fait un bout de chemin avec moi.
Parfois j'ai vraiment l'impression de faire du Stammtisch sur le chemin : à St Fiacre, j' ai trouvé deux pèlerines novices de Nantes, Corinne et Sylvie, qui faisaient un essai de 8 jours sur le chemin, il y a 10 ans... ne faisions nous pas la même chose ?

Et le chemin continue le long de la Sèvre Nantaise, inlassablement, bordé tantôt par de belles propriétés luxueuses, avec de vénérables arbres exotiques, tantôt par des prairies avec des vaches ou des chevaux, tantôt par des zones inondables, transformées en pâturages en été, tantôt par des forêts...

Sous les ponts, les artistes se sont exprimés :

En approchant de Monnières on trouve de plus en plus de vignes, c'est le pays du Muscadet.

Heureusement pour moi, entre les vignes il reste des passages forestiers avec des ombrages qui ne se refusent pas actuellement, car des pieds à la tête, ça chauffe, malgré mon grand chapeau !

Et en plus, depuis Saint Fiacre, le terrain est de plus en plus vallonné...

En arrivant à Monnières, surprise ! Je ne suis pas seule au gîte ! Je finirai donc agréablement la journée avec Lut, une cycliste belge qui "remonte" vers Chartres et le Mont Saint-Michel .

L'église de Monnières et ses vitraux 

Et le soir, quand le soleil se couche enfin...