Entre le Mont-Saint-Michel et Saint-Jacques-de-Compostelle

Me voilà sur les rails du retour... A défaut d'avoir pu prendre un Bordeaux -Strasbourg direct (complet), et n'ayant pas envie de me taper le bitume entre les gares parisiennes, j'ai choisi le chemin des écoliers dès 6h ce matin : Arcachon - Bordeaux - Nantes - Strasbourg.

Au jardin des Plantes à Nantes (pause de midi)

En dépit des moustiques, des orages et de quelques problèmes d'hébergement, surtout à la fin, je ne peux que faire un bilan positif de ces trois semaines et demie d'échappée dans le monde du camino.

Environ 450 kilomètres parcourus en 22 jours, c'est honnête même si ce n'est de loin pas l'essentiel!

Je garderai toujours un excellent souvenir de celles et ceux qui m'ont chaleureusement accueillie, on ne les remerciera jamais assez, car sans eux le Chemin ne serait pas le Chemin, et on fait bien la différence avec ceux qui accueillent pour le profit! Rien d'étonnant donc que la plupart des accueillants jacquaires soient engagés aussi dans des actions ou des associations œuvrant pour le bien commun.

De plus en plus je me rends compte que le monde de l'argent n'a rien à voir avec le monde et l'esprit du Chemin. Le Chemin, c'est une terre de partage, où chacun apporte de lui-même à l'autre. 

Excellent souvenir aussi des cinq pèlerins côtoyés au cours de ces trois semaines, chacun apportant un petit plus à l'autre, ne serait-ce que la joie de se retrouver et de partager nos expériences depuis la dernière rencontre.

Il ne faut pas non plus oublier tous ces sourires rencontrés, ces gestes d'amitié, ces partages d'un petit bout de chemin, ces échanges plus ou moins longs à la croisée des chemins, créant une ambiance fraternelle et chaleureuse dont on a tant besoin! Une fenêtre ouverte sur un monde qui permet d'espérer encore en l'humanité !

Tout cela fait que je suis heureuse d'avoir pu  prendre ce bon bol d'air, ce bol d'humanité , par rapport à un quotidien souvent surchargé , survolté qui nous entraîne comme dans un tourbillon.

Évidemment, si le chemin est un peu une "retraite" dans un monde humainement plus généreux, il est aussi une belle "retraite" dans la nature . Et là, comme depuis le Mont-Saint-Michel, je me suis enfoncée dans la France profonde, rurale d'abord, puis plus maritime sur le chemin de Soulac.

J'ai été de découverte en découverte et je me suis régalée ! Assez peu de vaches cette fois, mais des cultures plus variées, toujours de ces arbres majestueux qui m'impressionnent... et puis, le monde du sable et de l'océan avec toute sa puissance, l'harmonie entre les oiseaux, les grillons  etc...

Ce n'était peut-être pas un "grand" Chemin comme celui du Puy, mais c'était mon chemin, fait dans l'esprit du chemin, et il m'a fait du bien, un bien que je pourrai revivre sur mes photos en chantant "viva camino"!

Un très grand merci également à tous ceux qui m'ont soutenue et encouragée sur le blog!