Entre le Mont-Saint-Michel et Saint-Jacques-de-Compostelle

Ô chocolat consolateur de tous les maux! J'ai acheté ma première tablette aujourd'hui, la météo le permet maintenant !

Je vais te savourer pour oublier tous les "désolé" du jour et ne me souvenir que des éléments heureux !

Les "désolé", ce ne sont que les réponses à mes demandes d'hébergement pour demain, je vais encore sans doute me retrouver dans un camping où il me faudra mendier pour avoir une couverture ! Ce n'est plus vraiment la saison car la fraîcheur est l'humidité se font sentir vivement ! Mais par moment j'ai quand même envie d'appeler ce chemin un chemin de désolation... Je n'imaginais pas passer tous mes après-midi ou mes soirées à chercher le toit du lendemain !

Pourtant que de bons moments vécus sur ce chemin ! Ce matin je suis partie en faisant le tour de l'étang sous les premiers rayons du soleil. C'était magique, mais je ne sais pas si je pourrai vous partager mes photos ce soir car le réseau est encore très faible ici. Il faut dire que je suis dans une très vieille maison aux murs super épais, et les ondes passent difficilement.

Je voulais faire tout le tour du lac, mais une passerelle était en travaux et je n'ai pas pu la franchir. J'ai tenté un raccourci pour rejoindre le chemin officiel mais des chiens de garde m'ont barré le passage et j'ai rejoint mon chemin d'une autre manière, à travers la campagne qui devient maintenant plus vallonnée. Des clôtures en pierres levées apparaissent souvent maintenant, qui me rappellent celles du camino primitivo.

Les exploitations agricoles sont devenues plus importantes. Prés et champs s'étalent maintenant à perte de vue.

Le tourisme et la randonnée sont à l'honneur, les panneaux indicateurs ne donnent pas les noms des lieux-dits, mais ceux des circuits prévus pour la randonnée : circuit des fées, circuit Carabosse... , ce qui n'aide pas beaucoup quand on ne fait pas un de ces circuits !

Certains passages dans les champs paraissent très longs d'autant plus qu'on marche toujours sur la route, mais heureusement Google pense à tout et me rappelle de bons souvenirs : il y a 3 ans à la même date j'étais sur le camino primitivo vers Lugo et je faisais une fabuleuse rencontre, celle d'Edit, et nous avons sympathisé,et échangé, sans connaître nos langues respectives, car elle était hongroise. Le soir à l'auberge nous avons demandé à nos amis habituels d'immortaliser ce moment en photographiant "les deux mamies" du Camino. En marchant j'ai le temps de penser à tous ceux que j'ai côtoyés sur les chemins !

Et tout à coup, au sortir d'un virage, deux silhouettes chargées de sacs à dos, la mère et la fille... Le miracle se reproduit, ce sont des pèlerines qui vont au Mont Saint-Michel, et nous papotons un bon moment dans la joie et la bonne humeur! Selfies bien sûr... Et merci d'avoir été sur mon chemin, Delphine et Christine !

Et c'est la joie au cœur que je continue ce morceau de chemin qui en lui-même n'a pas beaucoup d'intérêt, même pas des vaches à saluer !

Mais je m'aperçois que l'heure a tourné et qu'il va falloir accélérer le pas pour arriver avant la fermeture de la boulangerie à Le Gâvre. Mon estomac qui réclame conditionne mes pieds, oui! Ils sont encore capables de faire des efforts de vitesse ! Allez-y!

J'arrive dans les temps et je peux m'offrir un énorme sandwich (je ne pensais même pas être capable de manger tout ça...) et une tartelette amandine aux myrtilles! Le boulanger très sympathique m'explique qu'autrefois c'était le Gâvre la ville la plus importante et non pas Blain. On y vivait de la forêt. Maintenant c'est une cité dortoir, il ne reste presque plus de commerces.

Le Gâvre, l'église

Pendant que je mange sur un banc, sur la place, non loin de l'église, histoire de satisfaire à la fois mon estomac et mes pieds que j'aère en les félicitant d'avoir si bien travaillé, les nuages arrivent, le soleil lutte un peu, mais il finira par crachouiller un peu l'après-midi.

Il me reste une dizaine de kilomètres à faire jusqu'à Blain, j'essaye de reprendre un peu le rythme de la fin de matinée car l'itinéraire manque un peu d'intérêt, c'est une voie verte tracée sur une ancienne voie ferrée, donc goudron et ligne droite, sous une petite pluie !

Après quelques courses au supermarché, puisque ce soir je loge dans une chambre d'hôtes à l'extérieur de la ville et dois donc me débrouiller pour mon repas du soir, je rejoins le canal de Nantes à Brest près duquel se trouve mon terminus.

Le château de Blain

L'accueil et la chambre sont très agréables, et demain j'aurai un petit déjeuner.

Ce qui est moins agréable, c'est la recherche de l'hébergement pour demain, mais ça y est, enfin une réponse favorable vient d'arriver à plus de 22h par SMS ! Je dormirai mieux !