Entre le Mont-Saint-Michel et Saint-Jacques-de-Compostelle

Petite étape aujourd'hui (10 kms), mais belle journée - et bon kilométrage - de tourisme.

Ce matin, après une nuit chaude et bruyante car le gîte n'a pas de volets, donne sur une rue très passante et se trouve juste à côté de l'église aux cloches peu discrètes, je prends mon temps pour démarrer. D'ailleurs, je ne connais plus le temps depuis que j'ai abandonné ma montre que mon bras ne supportait plus, et ça va très bien comme ça ! Il est vrai qu'avec le clocher de l'église devant la fenêtre on ne peut pas ignorer l'heure...

Et puis je suis encore en rodage en ce 2e jour, les habitudes pour refaire mon sac ne sont pas encore ancrées.

Donc quand j'arrive à la cuisine à 6h30, Lut est déjà presque prête à partir. Elle aura quand même le temps de rire de mon super petit déjeuner : carottes râpées (quand on doit acheter au moins 400g, forcément on en mange à tous les repas!), vieille baguette et Saint Nectaire, le tout arrosé d'un délicieux "jus de chaussettes". Ça fera ça de moins à porter dans le sac, mais j'aurai quand même la fin des carottes à midi!

Finalement je quitte le gîte peu avant 8 heures, il fait agréablement frais et le soleil est déjà là. Il me faut chercher un peu la coquille salvatrice pour trouver la bonne direction, mais très vite je me lance dans le vignoble. Ici la vigne est généralement basse, et on voit déjà de jolies petites promesses de grappes.

L'itinéraire du jour est assez varié, entre vignes, forêts et champs, parfois on descend subitement dans un trou humide avec des arbres et on ressort aussitôt dans des vignes au soleil.

Non, il n'y a pas le feu... La terre est si sèche que le tracteur disparaît dans la poussière !

Le long des propriétés nous sommes invités à cueillir les roses de la vie...(pas celles de la clôture !)

Et je rejoins bientôt le cours de la Sèvre, hors  chemin d'abord, sur les conseils de deux promeneuses qui m'indiquent le chemin vers le moulin d'Angreviers 

La force de l'eau a été bien exploitée par ici, les anciens moulins vont se succéder. Celui de Liveau a été longtemps utilisé pour la fabrication du papier.

Un petit détour pour monter à un belvédère indiqué sur ma carte me fait traverser un bois de buis, attaqué certes par la pyrale mais qu'on laisse se régénérer sans insecticide, et le résultat n'est pas si mal!

Par contre le panorama un peu caché par les arbres est un peu décevant, on aperçoit juste au loin l'église de Gorges , qui comme son nom ne l'indique pas , domine sur une butte.

Et le chemin continue dans la variété, parfois au soleil, à travers de hautes herbes, parfois en forêt, il joue à cache cache avec la voie ferrée, passant dessus ou dessous, coupant la route principale par dessous... ce qui occasionne quand même quelques montées et descentes!

Me voilà déjà à Clisson, très jolie petite bourgade au confluent de la Moine et de la Sèvre, dont la vieille ville est perchée sur éperon rocheux où se dressent fièrement un imposant château et une non moins imposante collégiale Notre-Dame, de style néoclassique roman, qui a succédé à une église romane.

Magnifique peinture dans le fond du chœur représentant l'Assomption de la Vierge.

Les halles du marché, parmi les plus grandes de France

Des noms de rues parfois surprenants, parfois très concrets, j'ai vu aussi le tire-jarrets ou l'échelle du château (escalier très raide à monter en plusieurs fois quand on a le sac sur le dos!). Tout cela montre bien qu'ici les dénivelés peuvent bien faire concurrence à ceux du Mont-Saint-Michel ou du Puy!

A tout seigneur tout honneur, terminons par l'espace Saint-Jacques, ancien prieuré qui accueillait et soignait jadis les pèlerins. On y a créé un jardin mode monastique, et la chapelle et le parvis servent désormais à des spectacles. La chapelle était bien sûr fermée, mais j'ai pu profiter d'un petit coin à l'ombre pour terminer enfin mes carottes râpées !!!

Après un très chaud après midi, je me dirige vers le point de rendez-vous avec Antoinette qui m'offre l'hospitalité ce soir et je tombe sur Sylvie et Corinne, mes pèlerines novices d'hier, qui, comme je l'ai fait moi-même, se dirigent vers l'Office de tourisme pour faire tamponner leur crédentiale.

Je savais bien que je les reverrais... C'est vrai qu'aujourd'hui je n'ai pas rencontré beaucoup de monde (malgré la foule de touristes à Clisson).

Mais les sympathiques échanges avec Antoinette le soir autour d'un bon repas (sans carottes râpées !!!) compenseront largement...