Entre le Mont-Saint-Michel et Saint-Jacques-de-Compostelle

Étape de 25 kms, par un temps lourd et chaud.

Après un agréable petit-déjeuner , Antoinette me conduit au début du chemin et je repars au bord de la rivière dans un cadre bucolique. Très vite j'arrive à la limite de la Bretagne et la Vendée m'accueille officiellement avec un nouveau symbole, le double cœur vendéen.

De petites montées et descentes en forêt m'amènent à la grotte de Grenotière érigée à la Vierge pendant la guerre.

Comme d'habitude sur ce type de parcours naturel, je croise promeneurs et joggeurs. Par la suite je vais traverser quelques zones d'habitation et des zones agricoles sur la piste "Vendée Vélo", tantôt goudronnée, tantôt revêtue de petits cailloux.

C'est là que je rencontre un couple sympathique qui marche pour garder la forme, Martine et Jean-Baptiste, qui vont m'accompagner quelques kilomètres en discutant. Non, nous ne referons pas le monde... mais ça a été un moment de partage agréable sur le chemin.

D'ailleurs par ici l'idée du Chemin de Compostelle est très favorablement accueillie , les gens connaissent, apprécient et me félicitent et m'encouragent.

Tout à coup je croise un homme avec un beau chien qui me dit avoir rencontré deux pèlerines il y a peu. Sylvie et Corinne ? Je me réjouis, j'accélère... et je rate une balise! Je me retrouve dans un petit bourg sans nom annoncé, je me rends à l'église espérant trouver une coquille, mais c'est l'employé communal qui sort de la mairie qui me renseignera: je suis à La Bernardière, je devrai traverser le bourg , passer devant le cimetière et la boulangerie ... etc pour retrouver mon chemin. Tiens donc! Une boulangerie ! Je vais en profiter pour m'acheter une quiche ou une pizza pour midi! Mais non, ils n'en font pas, je vais devoir manger sucré aujourd'hui, mais qu"importe? Si on peut manger des carottes râpées au petit déjeuner, on peut aussi manger un chausson aux pommes au déjeuner !

Je demande confirmation de mon chemin à la boulangère qui ne sait pas répondre, le boulanger arrive avec un grand sourire, s'en suit une grande discussion dans la boutique avec les clients... Apparemment ils ont tous le même sens de l'orientation que moi, je ressors avec une vague idée et surtout, mon fidèle Google à la main! Mais c'était un bon moment...

Je ne résiste pas à vous envoyer les belles roses devant la mairie...

Ce passage dans les champs se révèle vite monotone et plus ennuyeux, et dans ces cas comme toujours le sac paraît plus lourd, les pieds chauffent... C'est alors qu'apparaissent deux silhouettes au loin... Je vais lentement rattraper Sylvie et Corinne: elles aussi se sont trompées et ont passé par La Bernardière ! Nous cheminons un peu ensemble, à la recherche de l'endroit idéal pour pique-niquer : pas de muret, pas de banc... Sur la feuille d'orientation de Sylvie est annoncé un étang "à observer sur la droite", nous rêvons d' un endroit bucolique pour manger, las! le petit lac est certes visible , mais l'accès en est interdit par un grillage, mais nous ferons quand même la pause sur le bas côté de la route, et c'est là que je découvrirai (et tenterai de soigner) ma première ampoule, que dis-je, c'est une vraie lanterne au bout du petit orteil ! 

Je repartirai plus vite que mes deux compagnes car il fait très lourd, l'orage pourrait arriver et il reste près de la moitié du trajet.

Je tente donc d'accélérer entre les champs de lin, de maïs, de céréales... Ici, l'orge commence déjà à crosser. Dans les grands champs de maïs des espèces de canons tirent à intervalles réguliers pour écarter les oiseaux.

Champs de lin

Je regrette un peu de ne pas rencontrer mes compagnes habituelles en chemin, mes amies les vaches! Apparemment, ce n'est pas une région d'élevage. On voit peu de fermes, mais les exploitations visibles sont énormes, tout comme les engins agricoles qu'on peut croiser par ici , soulevant d'épais nuages de poussière.

Finalement j'arrive à Montaigu sous un soleil de plomb, la traversée de la petite ville me paraît très longue... Enfin j'arrive à l'église Saint Jean-Baptiste, ouverte! Elle vient d'être rénovée et ses couleurs rose et jaunes laissent une impression chaleureuse et lumineuse, confortée par de splendides vitraux. À la sortie, je croise un jeune prêtre, l'air pressé, mais qui me salue avec un grand sourire. Les sourires font toujours du bien...

Eglise Saint Jean Baptiste 

Après passage à l'Office de Tourisme pour le tampon, il me reste 5 kms jusqu'à Saint-Georges de Montaigu, le long de l'eau, la Maine cette fois, couverte de nénuphars, et à travers la forêt.

Au premier pont qui permet de franchir la rivière, je suis à Saint-Georges, dans le quartier des écoles, à l'heure de la sortie ! A travers un chantier, je gagne la mairie et l'église où Thérèse vient me chercher pour m'emmener à la Guyonnière. La pluie ne tombera que dans la soirée.

Encore une belle soirée d'échanges avec l'étonnante Thérèse (quel dynamisme, à 83 ans!), après le pénible moment de recherche de l'hébergement du lendemain, et la page se tourne vers une nouvelle étape...