Entre le Mont-Saint-Michel et Saint-Jacques-de-Compostelle

Encore une grosse étape, presque 30 kilomètres (avec les détours, voulus ou non!)

Pas de pluie aujourd'hui, mais un temps très instable, avec une fin de journée ensoleillée et venteuse.

Ce matin, c'est un départ tranquille, à ma vitesse: tout est prêt depuis hier soir, mes petits sacs sont étalés sur l'étagère,prêts à sauter dans la "mochila", mes chaussures sont sèches...
Il me faut rejoindre Parentis, mon camping étant à 4 km du chemin.
Il fait bon, je me permets quelques détours pour approcher du lac et l'admirer dans le calme du matin : personne sur les plages, personne dans les attractions type parcours de fitness ou bien parcours d' accrobranches, tout est là, juste pour mon regard, pour mon plaisir !

Je constate que tous ces espaces de verdure et de sable ont eu droit à une multitude de tables et de bancs... alors que sur le chemin on désespère de trouver la moindre possibilité de faire une pause!

Au bord du lac je rencontre une promeneuse qui vient là tous les matins, elle me confirme que les puits de pétrole que l'on voit ça et là sont bien encore en activité. Quand ils ne pourront plus être exploités, ils seront probablement remplacés par une installation électrique qui utilisera la force de l'eau. 

Elle me parle aussi des changements qui se sont produits suite aux nombreuses pluies et inondations. Si le lac de Parentis n'a pas monté, celui de Sanguinet a perdu plusieurs plages à cause de la montée des eaux, tout comme l'île d'Oléron.

Atteinte de polyarthrite, elle s'est intéressée à la sylvothérapie et la pratique : il semblerait que chacun d'entre nous aurait un arbre qui lui est bienfaisant ; elle s'est installée ici, quittant

sa Charente-Maritime, parce que en touchant, embrassant, ou parlant aux pins, elle arrive à atténuer ses douleurs. Étonnant !

Quand je lui demande pourquoi toutes les forêts ou presque sont entourées de grillage, elle me répond que c'est pour empêcher le passage des sangliers qui sont très nombreux. Ce n'était donc pas pour nous empêcher de circuler, nous autres pauvres pèlerins ! Bien sûr beaucoup de ces forêts sont privées.

Après ce petit échange sympathique, je me mets quand même en chemin ou plutôt en piste cyclable vers Parentis.

Dépassant la caserne des pompiers qui me saluent joyeusement et la déchetterie, je retrouve mes balises et donc mon chemin. Me voilà dans la nature ! Au début c'est une belle forêt de feuillus que je traverse et le chemin n'est pas tout droit ! Ici on apprend à apprécier les virages !

J'avais hésité un moment à prendre un chemin le long du lac plutôt que le chemin de Compostelle, mais j'ai eu peur que ce soit beaucoup plus long, et c'est donc par la piste cyclable que je vais continuer.

Au début c'est un chemin très nature où les arbres sont proches de moi et pourraient éventuellement me protéger du soleil s'il apparaissait ! Mais très vite je me retrouve sur la piste le long de la route et toujours tout droit ! Dommage !

Après la piste cyclable... tout droit sur un chemin dans la lande! Et tout à coup un immense champ de maïs encore très jeune...

A côté, le chemin est sablonneux et surprise !

un souvenir laissé par Marie-Françoise (qui devait avoir bien 4 kilomètres d'avance ) à mon intention ! C'est ça, le chemin!

Après le chemin dans le sable voici maintenant le chemin invisible tellement l'herbe est haute ! Heureusement qu'il n'a pas plu sinon je serai trempée jusqu'à la taille ! Tu voulais de la nature, mémé, en voilà !

Une forêt comme celle que j'imaginais en partant...

Avec une bonne rentabilité !

Encore quelques lignes droites, quelques parties de route, et j'arrive enfin à Saint-Paul-en-Born, avec sa vieille église très basse, mais aussi très simple, dédiée à Saint-Paul et Saint-Michel, et abritant une statue de Saint-Jacques!

La mairie en face et de style landais 

Allez, plus que 5 km de piste cyclable et je serai arrivée au camping des Landes bleues où j'ai réservé un mobil-home. Ouf! la journée a été longue ! Et quand on me dit que les services du camping ne fonctionnent pas encore.... Quelle déception ! Pas de bière, pas de snack où manger ce soir, seule la piscine est en route, mais je n'ai plus le courage d'aller nager, en trois jours j'ai dû faire près de 90 km et un temps de repos devient nécessaire !