Interlude d'été
Pour ceux qui attendraient avec impatience la suite du Chemin après Arcachon,
je propose un petit interlude, puisque me voilà repartie d'une autre manière sur le Chemin, engagée comme bénévole au sein de Webcompostela pour accueillir pendant deux semaines les pèlerins francophones qui arrivent à Santiago.
Bien entendu mon blog ne parlera pas de ces jours d'accueil, par respect pour les pèlerins.
Mais ce qui se passe avant, ou après ne concerne que moi!
Donc, je me fais un plaisir de partager ces quelques jours "apéritifs" et quelques jolies photos avec ceux qui en ont envie.
Lundi 28 août 2023: le coup d'envoi dans les airs!
Je n'ai pas l'habitude de prendre l'avion, surtout pas pour aller à Santiago. Malgré un environnement très bruyant et désagréable, j'ai pris du plaisir à regarder à travers mon hublot. Évidemment, les champs, les routes, les maisons ont vite disparu sous les nuages, mais pendant les deux heures de vol j'ai constaté que le soleil existait toujours ! Qui l'eût cru? Et j'ai aimé observer ce champ de nuages blancs moutonneux si changeant. Ça me rappelait des vacances d'hiver... Et si l'on y réfléchit, comment pourrions-nous manquer d'eau si une telle réserve vogue au-dessus de nos têtes ?
Et quand l'avion est redescendu sur la Galice, que de vertes forêts ! Immédiatement de nombreux souvenirs de chemin entre les jeunes eucalyptus, les plus grands.... surgissent dans ma mémoire.
A la sortie de l'avion, sous la pluie, moyennant une bonne dose de patience, j'ai pu embarquer dans un bus qui allait en ville et devait me faire connaître la nouvelle gare routière flambant neuve.
J'en profiterai pour prendre tout de suite un billet pour ma balade à Muxia du lendemain, même si l'employé au guichet n'a pas du tout le sourire flambant neuf et ne fait aucun effort pour comprendre mon espagnol massacré. Un petit tour pour faire connaissance avec les lieux, la cafétéria, les toilettes, les accès et le wifi, c'est bon, je m'y retrouverai!
"Intermodal", c'est le nom de cet ensemble nouveau créé par l'association de la gare ferroviaire et de la gare routière. Rien d'étonnant donc que ma pension, non loin de là, ait pris le nom d'Intermodal. Je la rejoins facilement et à coups de codes multiples, je prends possession de ma chambre!
Une fois le sac posé, bien sûr une visite à Saint Jacques s'impose. Certes, ça ne fait pas le même effet que lorsqu'on arrive en pèlerin, et en plein après-midi l'agitation est à son comble sur la place de l'Obradeiro comme dans la cathédrale. Dans quelle ruche ai-je donc atterri?
Mais c'est vrai que la cathédrale s'est refait une beauté, à l'intérieur comme à l'extérieur.
Partout la queue... Et pourtant on me dit que c'est une journée creuse!
Je reste sensible aux couleurs des fleurs d'un petit parc avoisinant...
Je termine la journée par la visite spirituelle autour de la cathédrale avec l'équipe de Webcompostela "en cours", menée de main de maître par ma copine alsacienne Annick, agréable façon de réviser (si l'on peut dire) ma leçon.
Reprenant, le soir, le chemin de ma chambre Intermodal, j'espère trouver en cours de route une supérette pour m'acheter ma pitance du soir, mais las, le supermercado inscrit sur ma carte vend de tout apparemment, mais pas grand-chose de comestible! Je suis dans un quartier résidentiel sans grand (ni petit) commerce! Et quand par miracle j'aperçois " Le Coq", petit resto ouvert, je m'y précipite pour éviter de me coucher le ventre vide, après cette longue journée ! Pas de regret, c'était tout à fait correct!
Mardi 29 août 2023: Muxia
En attendant l'heure de départ du bus qui doit m'emmener à l'océan, j'innove un peu: en général on visite les monuments, la vieille ville, ce matin je visite "mon" quartier du moment découvrant (un peu) la vie des locaux.
Certes Intermodal qui offre un passage ou une liaison entre les deux moyens de locomotion doit faciliter la vie, mais les gens semblent courir autant que chez nous... Le stress est là...
Contrairement à la zone où je suis logée, pas loin du tout je traverse des rues commerçantes, animées. On n'est pas loin d'un campus étudiant.
En jaune, c'est le passage entre la gare routière et la ville où la gare ferroviaire. A droite la gare routière qui cache la Renfe.
Les poubelles de tri pour le public, simple et clair!
Facile d'aller à Muxia... en bus! On ne sent pas les montées et les descentes, il suffit de deux heures, et nous voilà sur la Côte de la Mort, côte dangereuse pour les marins en raison des rochers.
Mais personnellement j'affectionne particulièrement ce site de Muxia pour son calme et sa beauté. Le mont Corpino offre une vue merveilleuse à 360°. Pour couronner le tout, mon auberge préférée, Bela Muxia, par sa situation, permet un accès facile et rapide à la pointe, et l'accueil y est très humain et chaleureux.
Le clocher de l'église du village domine toujours, à côté de l'église.
De l'autre côté de la baie, le phare du cap Vilan veille sur les pêcheurs.
La vue sur le village et les deux côtés de la pointe depuis le Mont Corpino.
Le sanctuaire de Nuestra Senora de la Barca regarde résolument vers l'océan.
Il a été construit là suite à une apparition de la Viergee ncourageant Saint Jacques à évangéliser la Galice.
Le rétable restauré depuis l'incendie de 2013.
Rencontre avec mon ami Saint Michel.
Petit souvenir marin.
La Tarta de la abuela arrosée de chocolat chaud
Après un grand bol d'air marin et de bons rayons de soleil, il faut quand même songer à prendre des forces. A deux pas de Bela Muxia, le restaurant A de lolo est toujours là... C'est là qu'il y a quelques années j'avais découvert la Tarta de la abuela, une création délicieuse de la maison. En plus je lis sur la carte poulpe a la feira, pimientos de Padron... Je vais me faire plusieurs plaisirs aujourd'hui!
Pendant que je savoure mes pimientos et mon polbo sur la terrasse du restaurant, des ouvriers arrivent et installent des décorations lumineuses dans la rue. Un coup d'œil sur internet me permet de comprendre qu'on prépare là une grande fête : la Romeria de la Virgen de la Barca, célébrée le dimanche le plus proche du 8 septembre (Nativité de la Vierge), donc le 10 cette année 2023. Cette fête allie les traditions chrétiennes en l'honneur de Marie, protectrice des marins et des traditions ancestrales relatives aux pierres censées porter bonheur à qui les soulève ou passe en-dessous sans les faire branler.
Balade digestive le long du port.
avec le mont Corpino en toile de fond.
Un transat de pierre dont les inscriptions attestent
l'appartenance de Muxia aux traditions jacobéennes
Une des plages de Muxia....qui m'appelle...
Mais après ce bon repas... Et je n'ai même pas une serviette !
On se contentera de ça...
Le mont Corpino derrière le port.
En cours de route, une seule et unique rencontre française : Vincent, qui me dit son plaisir d'avoir été reçu à l'accueil francophone de Santiago que je me prépare à rejoindre.
Le soleil finit par triompher des nuages pour nous donner un magnifique spectacle....
Un clocheton à côté du sanctuaire sur fond lumineux.
Mercredi 30 août 2023: à Muxia puis retour en bus à Santiago.
Le lendemain matin je guettais une belle illumination derrière la croix au sommet du mont corpino, mais les nuages ont eu raison de l'apparition du soleil.
Quelques rayons malgré tout...
Dans la matinée, je me régale de belles vues ensoleillées le long de la côte "sauvage" de la presqu'île. La marée est basse et les rochers sont dégagés. Au fond, le mont Corpino veille toujours sur Muxia.
De l'autre côté de la baie, encore des pointes...
Retour à la pointe de Muxia: le phare se détache maintenant sur le bleu de l'océan. Mais désormais la photo est difficile à prendre car il faut éviter les voitures et camping-cars qui ont envahi le parking. Les touristes et les marchands du temple prennent possession du site. Encore un sanctuaire qui risque d'être dénaturé... mais pas le matin de bonne heure!
Une des pierres "branlantes" de la pointe... mais qui, cassées ne branlent plus!
Pas vraiment le temps de manger au restaurant avant l'heure du bus (on sert tard et lentement en Espagne), je m'arrête donc dans une boutique qui annonce des "emparedados" et c'est une petite vieille très avenante qui va me préparer avec un soin presque maternel un bon sandwich tout frais que je savourerai sur un banc face au port.
L'après-midi, le bus qui me ramène à Santiago fait un crochet par Fisterra, ce qui rallonge le trajet d'environ une heure, mais qui me donne le plaisir de revoir ce beau site, ci-dessus le port de Fisterra à travers la vitre du bus !
À l'arrivée j'ai juste le temps d'aller prendre ma chambre à l'Intermodal et je me rends à la cathédrale pour la visite spirituelle où je retrouve l'équipe sortante de Webcompostela, et déjà deux membres de mon équipe de demain Pierre et Arlette.
Une dernière nuit en solo et demain je dormirai avec mon équipe à l'appartement octroyé par Webcompostela.
Pas de blog pendant les deux prochaines semaines, peut-être après si je marche un peu sur le chemin?
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