8 mai 2025: Merci!
Certes, ce fut un peu court.... un échantillon de chemin... Mais j'aurai essayé encore une fois, sur ces chemins de montagne basque.
Malgré les difficultés physiques, j'ai vécu de bons moments de rencontres avec pas mal d'amis pèlerins avec qui j'ai pu partager quelques discussions, quelques fous-rires, quelques moments inattendus, parfois seulement des sourires ou des gestes quand le langage ne s'y prêtait pas, bref quelques moments d'amitié.
J'ai eu l'occasion aussi d'apprécier la bienveillance de certains hospitaliers ou de bon nombre de passants prêts à me guider et m'encourager, et le plaisir de lire vos encouragements sur le blog.
Le soleil a illuminé parfois le chemin, me donnant l'occasion de contempler de magnifiques paysages qui resteront gravés dans ma mémoire ou sur ma "pellicule". Ah! l'océan! la montagne et ses couleurs reposantes!
Lumière et paix aussi dans quelques églises ou cathédrales ouvertes, avec plusieurs fois la présence de Saint Jacques...
"N'abandonnez jamais"... j'avais mis ces quelques mots du pape François en couleur... Non, je n'abandonne pas, mais je crois que mon chemin fait un virage: je retourne à Saint Sébastien, et déjà je retrouve Saint Jacques à l'entrée de la cathédrale! Je passe quelques heures dans le train, et voilà qu'en face de moi une dame s'intéresse à mon chemin, elle commence à en rêver, un jour sans doute elle partira... La transmission, ne serait-ce pas aussi la prolongation du chemin?
Ultreïa, et suseïa! Et merci à tous de m'avoir suivie sur le blog!
6 mai 2025 Saint Sébastien - Hendaye - Bordeaux
Journée dessert-vacances à savourer en bord d'océan : il pleut !
C'est moins joli qu'hier, mais ça garde un certain charme... D'ailleurs j'ai vu quatre baigneurs s'élancer. Bizarrement j'ai moins envie que d'habitude, donc je passe mon chemin et cherche une boulangerie pour mon petit-déjeuner puisque l'hôtel ne fournit plus.
Ensuite je tente encore une fois ma chance à la cathédrale du Bon Pasteur (jusqu'à présent chaque fois que j'y suis allée une célébration m'empêchait de visiter). Il est encore tôt, je ne dérangerai pas. Je suis quand même étonnée du nombre de personnes qui viennent se recueillir.
Dès l'entrée...
Saint Jacques m'accueille ! Pas indispensable d'aller à Compostelle, il est là, sur mon chemin de retour!
Il est aussi avec toi, Angelika! Courage!
Et le Bon Pasteur...
L'église est très haute (suseïa!) et de beaux vitraux laissent passer la lumière.
Une petite chapelle à part, très simple et belle, invite au recueillement.
Qui est-ce, avec cette croix de Saint Jacques ???
Saint Jacques dans cette tenue?
Une maquette de l'église, si haute qu'on a du mal à la photographier en réalité.
40 mn d'euskotren, et me voilà prête à photographier le Jaizkibel depuis la France !
Bienvenue sous le soleil très provisoire de Hendaye !
La mairie d'Hendaye et l'église Saint Vincent
(XVIIe s)
Une véritable église basque
Des fonts baptismaux originaux
Balade le long de la baie tant que le soleil est là : en vue de l'autre côté, Hondarribia.
Les abords de la baie sont soigneusement fleuris.
Très vite, le ciel s'assombrit, je fais demi-tour pour aller m'abriter et en même temps déjeuner. Je suis à peine arrivée dans un petit restaurant basque que les premières gouttes se mettent à tomber : ici, me dit le restaurateur, il ne pleut pas, on dit que "les anges transpirent". Je ne sais pas si les "cordes" qui ont suivi sont encore de la transpiration...
Aucune raison donc de me bousculer pour manger... Encore une tarte au fromage de Donostia comme dessert.. puisqu' il pleut!
Je repars par une petite éclaircie, pas très sûre, mais je ne serai pas trempée.
Je longe l'estuaire de la Bidassoa, passe sous les passerelles piétonne, cyclable et ferroviaire...
pour finalement voir le fameux pont Saint Jacques, puis m'en retourner sur l'avenue qui me mène à la gare, pour le dernier voyage du jour: Hendaye -Bordeaux.
Bien sûr en cours de route je rencontre plusieurs pèlerins en partance à qui souhaiter "Buen Camino"!
Et pour finir, un voyage en train, sans retard, jusqu'à Bordeaux où je passe la nuit, avant l'ultime trajet vers l'Alsace.
5 mai 2025: De Bilbao à Saint Sébastien
Un retour progressif... Ce matin, je prends le temps. Sabrina dort encore et je ne suis pas pressée par une heure de sortie matinale. Les réservations d'hébergement et de transport sont faites, il ne reste que le sac à remettre en ordre.
Malheureusement il pleut, mais ça ne durera pas. Je vais pouvoir tenter de rejoindre la gare Intermodal à pied. Avec mon sens de l'orientation assez peu développé, ce n'est pas gagné, mais je pensais que cela me permettrait de découvrir d'autres quartiers. Au final, peu d'intérêt et plutôt des difficultés à cause des dénivelés, mais la joie de tourner en rond à tous les ronds-points, en s'arrêtant à chaque feu, avant de trouver la bonne sortie! Ah, la ville!
Par contre, comme à Santiago, la gare Intermodal force l'admiration. Bien conçue, elle regroupe tous les types de transports en commun, bus, train et métro .
Évidemment, le seul bus en retard sur les tableaux, c'est le mien... Mais qu'importe, on finit par embarquer et le voyage est magnifique (par moments), avec des vues splendides sur les montagnes et les forêts. Un univers tout vert, très agréable pour les yeux ! Dommage que les vitres teintées du bus assombrissant un peu...
Au final, je débarque sous le soleil à Saint Sébastien, je m'installe dans le même hôtel où j'avais terminé mon chemin en juin dernier, un peu déçue parce qu'on m'annonce qu'ils ne font plus les petits-dejeuners que j'avais appréciés, et à moi l'océan ! Il fait du vent, quelques 15° et du soleil, quelques courageux se baignent, je me contenterai de marcher avec grand plaisir au bord de l'eau, en laissant les premières vaguelettes me caresser les pieds.
L'alignement des immeubles au bord de la plage est magnifique :
Petite marche très agréable, mais malgré tout fatigante... Je remonte, et comme ce n'est pas l'heure du dîner chez les espagnols, je m'offre quelques pintxos dans un bar, bien sûr arrosés de la cerveza qui s'impose! Un petit air de vacances avant le grand retour... si prématuré !
4 mai 2025: de Zenarussa à Bilbao
En ce beau matin du 4 mai, la brume et le soleil semblent s'unir pour nous offrir un grand spectacle : magique! Je ne résiste pas à la tentation de faire un petit tour-photo autour du monastère :
Je me réjouis d'avoir choisi de passer la nuit là-haut, malgré l'entassement de pèlerins et un confort très relatif.
Après cela, nous nous retrouvons à deux à chercher une solution pour redescendre sur terre: Sabrina (de Nuremberg) qui a réussi en trois jours à faire briller 9 grosses ampoules à ses orteils, qui tente en plus de résister à un virus grippal, sans compter des menaces dans un genou (mais elle tient à arriver à Santiago ! Je le lui souhaite de tout cœur...) et moi , avec un genou rebelle qui refuse tout dénivelé (ça n'est pas le genre du pays!), que je préfère écouter avant que les choses ne dégénèrent.
L'idée est donc d'aller à Bilbao, elle, pour attendre les copains en se reposant, moi pour arriver à Santiago de Bilbao, puisque Bilbao a aussi une cathédrale dédiée à Saint Jacques.
Nous espérions des fidèles venus pour Messe, ou des touristes de passage, mais finalement c'est l'employé du monastère qui acceptera de nous emmener dans un village doté d'un arrêt de bus où passent des bus! Génial !
Du coup nous arrivons dans la matinée à Bilbao et trouvons notre hébergement où nous pouvons au moins poser nos sacs. Sabrina préfère attendre sur place, de mon côté je tenterai d'aller au grand marché Erribera Merkatua où j'espère me régaler de pintxos variés.
Le marché
Bon appétit ! Dur, dur de choisir !
Beaucoup de monde... C'est dimanche !
Une fois rassasiée, en route pour la visite
à Saint Jacques
Quel calme, quelle sérénité chez toi, Saint Jacques!
Une douce musique à la flûte de Pan accentue encore cette ambiance paisible, tout baigne dans une belle lumière... Il fait bon ici, merci Saint Jacques !
Là-dessus je rentre prendre mon lit et m'installer dans une chambre de 6, Sabrina m'y rejoint.
Comme le billet d'entrée à la cathédrale donne droit à une entrée à San Anton (Antoine le Grand), je retourne dans la vieille ville pour visiter cette église, de style gothique , bâtie le long de l'estuaire du Nervion à la fin du XVe siecle sur les fondations d'un ancien entrepôt protégé par une muraille dont l'on peut voir quelques restes.
Le soir, petit plaisir qui n'a rien d'espagnol, un repas hawaïen "sur mesure" avec Sabrina .
Et pour finir la journée, une péripétie de mauvais goût dont nous nous serions bien passées : alors que nous devions être seulement 3 occupants dans une chambre de 6 lits (l'hostel n'est pas destiné exclusivement aux pèlerins), notre "compagnon" de chambre que nous avions à peine vu auparavant arrive, parlant très fort et gesticulant (éméché ou complètement déréglé ?), propose à Sabrina un "échange" de lit... Pour le moins inquiètes, nous voulons le signaler à l'accueil, mais il n'y a plus personne. Heureusement quelques clients ou pèlerins interviennent et finiront par le déménager dans une chambre avec des hommes. Est-il besoin de dire qu'après cela l'endormissement ne fut pas rapide? Que d'émotions ! Il eût fallu beaucoup de chocolat pour nous calmer...
3 mai 2025: de Markina-Xemein au monastère de Zenarussa
Il fallait que ça arrive... Leçon d'humilité, il faut accepter de ne pas être à la hauteur du projet! Crapahuter avec un genou en grève n'est pas une bonne idée, je reviendrai quand même à la maison avec de bons souvenirs de ce mini chemin!
Je vais vite oublier l'hospitalier bourru et mal luné de ce matin qui nous a littéralement jetés dehors sans nous laisser finir le petit-déjeuner, 7h34, c'est 4 minutes de trop!
Malgré l'attitude désagréable de l'hospitalier, l'albergue était sous le signe de St Jacques, et il était en bonne position dans la salle à manger.
Je pars donc ce matin avec l'intention d'aller au moins jusqu'à Bolibar où je crois avoir lu qu'il passe un bus.
Le trajet est beau, relativement plat au début, mais mouillé par les orages de la veille, donc souvent glissant ou boueux. Je suis obligée d'y aller tout en douceur , je suis continuellement dépassée et du coup je me rends compte du nombre important de pèlerins sur le chemin. Parmi eux, pas mal de français qui me racontent avoir passé une soirée mémorable à l'autre albergue de Markina. Dommage...
Sachant bien que mon genou ne me permettrait pas d'aller au bout de l'étape, et confiante dans la possibilité de me rattraper en bus, je savoure la beauté des lieux sous le soleil.
Des ânes, des vaches, qui regardent paisiblement passer les pèlerins...
Et me voilà à Bolibar, devant une imposante église (fermée) , avec un QRcode pour nous permettre d'en savoir un peu et de voir l'intérieur en image. Ça vaut la peine de se déplacer si péniblement !
Au café, je retrouve le sympathique couple américain et nous ressortons nos téléphones à traducteur. Très gentiment, ils parcourent avec moi les prochaines pages du guide pour m'aider à trouver des portions de chemin à ma portée. Mais c'est mission impossible, car les bus n'assurent plus la relève. Je me résigne donc doucement à écouter mon genou...
Je cherche l'arrêt de bus de Bolibar, il est bien là, mais pas d'horaires affichés. Je dois me rendre à l'évidence, confirmée par un cafetier voisin: un seul bus par jour ici, et surtout pas le week-end !
Je reprends donc mes bâtons de pèlerin et je tente de monter jusqu'au monastère de Zenarussa. Je regrettais d'ailleurs de ne pas y aller en prenant le bus à Bolibar. Ultreïa donc! Il y aura bien une solution là-haut! De toute manière, il y a une albergue...
Et je ne suis pas déçue ! Le site est magnifique et il fait si beau ! De plus, en montant je suis rattrapée par Michel, lui aussi perturbé par des difficultés de genoux. Il est originaire d'Orthez.
Nous arrivons donc au monastère, enchantés par la sérénité des lieux.
A l'entrée du monastère nous rencontrons deux dames espagnoles très gentilles, parlant français, qui nous proposent de nous redescendre à Markina pour avoir un bus vers Guernica ou Bilbao. Ça fait chaud au cœur, mais il fait si bon là-haut ! Nous y resterons cette nuit et demain apportera une autre solution ! Gratias quand même, signoras!
Michel est équipé pour cuisiner un peu et me propose de partager ses pâtes asiatiques... De mon côté, il me reste quelques Knaeckebrot à ma façon à partager..
Tout cela sera très apprécié par plusieurs pèlerins qui arrivent et se joignent à nous en attendant l'ouverture de l'auberge.
Enfin arrivé un moine avec un sifflet qui, d'une manireyun peu militaire, va nous répartir dans deux chambres exiguës.
Cette fois nous dormirons toutes portes ouvertes, et la petite couverture n'atténuera guère la sensation de froid !
Le soir, un deuxième moine viendra à la rescousse pour nous servir un énorme plat de pâtes avec quelques légumes qui seront bien accueillis.