Entre le Mont-Saint-Michel et Saint-Jacques-de-Compostelle

Depuis bien longtemps déjà, "ça fourmille" dans ma tête, "ça "fourmille" dans mes pieds, je "marche" en suivant des tracés sur les cartes des associations jacquaires: c'est facile, sur l'écran ou sur le papier!

En juin 2023, je m'étais arrêtée au bord du bassin d'Arcachon. Je redémarrerai donc à Biganos, et la majeure partie de mon parcours se fera dans les Landes (département que l'on voit dans toute sa longueur sur la carte), avant les Pyrénées Atlantiques et un petit coucou à l'Espagne.

Le chemin ne longe pas entièrement la côte (en pointillé vert sur la carte), mais je ne résisterai pas à la tentaion de faire quelques crochets pour aller saluer l'océan!

En fait, je m'attendais à traverser de la forêt, et encore de la forêt, et encore... Mais en préparant ce chemin je me suis rendu compte, que je vais aller de cité balnéaire en cité balnéaire, en bord de lacs et bien sûr de l'océan.

Tout cela implique que ce chemin devient un chemin de luxe, jalonné de nombreux campings aux multiples étoiles, où l'on n'est pas accepté à moins de deux nuits.

Il m'a donc fallu trouver les quelques petits campings à taille humaine où les pèlerins sont encore reçus et hébergés (au moins hors saison).

Donc, chemin de pèlerinage... avant Bayonne, ça reste à prouver! Laissons la place à l'improbable et à l'inattendu... Saint Jacques, es-tu là?

Toujours est-il que je devrais découvrir de beaux paysages qui donneront raison à Baudelaire: 

"La nature est un temple où de vivants piliers

    Laissent parfois sortir de confuses paroles...." etc...

Pas de cathédrales, peu ou pas d'abbayes sur le chemin... mais de grands arbres qui rivalisent en hauteur pour toucher le ciel, c'est sûr! Avec peut-être de beaux reflets dans tous ces lacs...

Je me suis un peu intéressée à tous ces lacs qui jalonnent la côte. Google et Wikipedia ont vite éclairé ma lanterne: la région était à l'origine un grand marécage (asséché par la suite sous Napoléon III par la plantation de pins). Quand le vent et l'océan ont formé les dunes, rivières et ruisseaux n'ont plus eu moyen de se jeter dans l'océan et, empêchés de s'écouler, ils ont formé tout un cordon de lacs qui parfois sont reliés par des "courants". Seule vraie ouverture sur 'océan: le bassin d'Arcachon...

Mais ça c'était l'an dernier! Cette année je vais donc découvrir tous ces "courants" qui longent souvent la côte, et parfois finissent quand même à l'océan comme le courant d'Huchet, qui me fait rêver quand je vois des photos sur le net, sûrement prises par un drone:

L'économie de la région s'est adaptée aux métamorphoses du pays: on se souvient de l'image des bergers landais qui parcouraient de grandes distances (humides!) sur leurs échasses... Ce temps est révolu depuis le XIXe siècle, où les pins plantés ont servi à assainir le pays et ont ensuite été exploités pour leur résine.

Dorénavant, c'est plus l'industrie du bois qui fait vivre le pays, mais c'est surtout le tourisme et la villégiature au bord des lacs et de l'océan!

Après cette petite présentation (très rapide) de mon "univers du mois de juin", il faut quand même que je batte un peu ma coulpe... J'ai presque fait tout ce qu'il ne faut pas faire:

• Très peu d'entraînement physique ces temps-ci (l'excuse: il pleut tout le temps, donc peu de randos, peu de longueurs -enfin, des longueurs de 7 m- dans ma petite piscine, c'est vrai, il fait un peu frais!), mais malgré tout un peu d'entraînement à la jolie photo (il faut quand même actionner un doigt!) un matin où le soleil est sorti de sa léthargie:

Sinon, ça donne ça par les temps qui courent... notre belle Alsace mouillée au pied du rocher du Coucou

• Je vais commencer par une étape trop longue de 24 kilomètres: l'excuse, cette fois: il n'y a que des arbres entre Biganos et Sanguinet! A moins de dormir sous un pin...

 Mais de quoi me plaindrais-je? Difficile de me tromper, c'est TOUT DROIT! Et peut-être y aura-t-il quelque part un banc ou un rocher qui me permette de faire une pause bénéfique ? sans traîner, car il faut arriver avant la fermeture de l'office du tourisme qui détient la clé du gîte à Sanguinet...

• J'ai "calé" tout l'itinéraire à l'avance en fonction des rares possibilités d'hébergement. Alors , mes pieds, pas de mauvaise plaisanterie! 

Et alors? Pourquoi ça n'irait pas? Je vais préparer un sac tout léger qui me donnera des ailes...

et aussi quelques "Knäckebrot", à base de multiples graines qui, j'espère, décupleront mon énergie! (merci encore, Lucienne, pour cette délicieuse recette!)

Allez! c'est avec joie que je vous donne rendez-vous le 9 ou le 10 juin pour le début de l'aventure!

ULTREIA!