Entre le Mont-Saint-Michel et Saint-Jacques-de-Compostelle

Une rude journée, 36 kms au compteur si l'on compte encore la recherche de la pitance du soir! C'est TROP.... mais je voulais revoir l'océan, que l' on ne voit jamais depuis cette voie littorale ! Demain, journée de repos relatif, vu que dans ce camping (comme beaucoup d'autres) il faut prendre deux nuits minimum si l'on n'a pas sa tente. Finalement ce n'est pas un mal (sauf pour le porte-monnaie).

Le responsable de tout ça : l'attrait de l'océan ! Mais ça en valait la peine :

Ici, c'était le cap de l'Homy, le matin, et le soleil qui faisait un peu la grasse matinée a bien voulu se lever quand je suis arrivée.

Voir ce spectacle, cette puissance, cette beauté , pour moi efface déjà tous les efforts qu'il a fallu faire !

Mais revenons rapidement sur cette journée : le matin, je quitte mon mobil-home et Slavek avec déjà dans l'idée d'aller voir l'océan... qui n'est pas loin!

Devant notre mobil-home, c'est l'installation d'un ouvrier qui habite la caravane à côté pour 6 mois; il travaille dans un camping voisin.

Pour moi la journée commence comme la veille s'était terminée, le long de la route en faisant bien attention aux voitures. Plus loin ce sera sur la piste cyclable qui longe la route.

On s'habitue à ce genre de situation...

Le long de la route des aires de stockage du bois (apparemment encore une industrie florissante ici) 

Mais l'industrie du mobil-home semble aussi très florissante ici. Les campings sont de véritables petites cités, peut-être plus grandes que les villages !

Difficile de montrer tout cela en photo, impossible de faire tenir tout cela sur une image !

En cours de route j'ai regardé ma carte et décidé d'aller au cap de l'Homy, son accès est plus facile et plus direct, évidemment par la route, mais le bas-côté est acceptable et la circulation n'est pas encore très importante en ce dimanche matin.

J'y vais donc avec entrain et les 5 km sont vite avalés.

À l'arrivée une jeune femme qui promène un magnifique labrador chocolat (charmante rencontre pour moi !) me renseigne sur la piste cyclable à prendre pour retourner vers mon chemin. C'est donc l'esprit libre que je vais pouvoir savourer le spectacle de l'océan. 

Un régal pour les yeux ! Le soleil sort, les embruns estompent le lointain avec élégance...

Je longe un peu la côte sur la dune jusqu'à la chapelle qui bien entendu est fermée.

Je traverse l'immense parking au 3/4 vide (peut-être n'est-il même pas suffisant en été ?) et entreprends mon retour vers la piste cyclable quand un magnifique bouvier bernois vient à ma rencontre : elle s'appelle Prune et tient difficilement en place mais elle est tellement belle:

La suite du parcours est fidèle au modèle le plus fréquent : la piste cyclable !

Je retrouve mes balises du chemin après un détour qui fait bien 7 à 8 km. Je vais les suivre autant que possible, toujours étonnée que cela ne corresponde pas au tracé que j'ai fait en suivant le chemin de Compostelle indiqué sur la carte IGN. 

Une petite erreur fatale me fait monter sur une piste de sable... Je m'en rends compte et rebrousse chemin pour retrouver mes balises. 

Du coup je peux renseigner un jeune couple qui cherchait ce chemin pour aller sur une plage secrète. Je suis heureuse de pouvoir leur expliquer le système des perpendiculaires que j'ai enfin compris. 

Ce sont de larges tranchées de sable, sans doute des coupe-feu ou des voies utilisées par les engins de secours. Elles sont numérotées et permettent donc la localisation. Moi aussi, elles me permettent de me repérer ! Donc les voies de sable ne sont la plupart du temps pas des chemins pour les randonneurs, sauf si elles mènent à une plage ou si elles sont balisées.

Je croise beaucoup de cyclistes sur des vélos à pneus énormes (pour le sable), et bien sûr avec l'assistance électrique ! Si seulement mes bâtons avaient une assistance électrique...

Le "décor" est varié, des pins bien sûr, de toutes tailles, des fougères, des chênes avec une préférence pour les chênes-lièges, mais à la longue on se lasse, les kilomètres pèsent. Pour m'encourager, je me promets encore un coup d'œil sur l'océan, même si ça rallonge encore.

Voici St Girons-Plage, où j'arrive après avoir longé un immense camping, "les Tourterelles", une véritable ville... Ça fait presque peur!

L'océan agité ne laisse aucun répit aux surveillants : sitôt qu'un imprudent tente de se baigner en dehors des zones surveillées, une voiture arrive et lui rappelle les consignes: on ne se baigne qu'aux endroits surveillés!

Après cette pause au bord de l'océan, il reste le plus difficile: 8 km au moins pour rejoindre le camping où j'ai réservé.

Mon chemin suit désespérément la piste cyclable, j'ai beau mettre le pilote automatique, j'ai l'impression que ça n'en finira jamais ! Pourtant des cyclistes m'encouragent de temps en temps, j'entends même un joyeux "buen camino" qui me redonne un peu de courage.

Je suis sur mon téléphone pour ne pas me tromper d'itinéraire et Google maps ne donne toujours les indications d'horaire d'arrivée... En fait je croyais être "hors piste" puisque ça n'était pas le tracé que j'avais fait sur ma carte, mais comme toujours quand je passe quelque part je vois des balises !!! Chemin, quand tu nous tiens !

Sur la fin c'est un paysage assez vallonné que je traverse, je suis dans les dunes et c'est plaisant!

Mais le plus grand bonheur qui puisse m'arriver,c'est d'entrer enfin dans mon camping, le camping Le Colvert à Vielle St Girons.

Bienvenue dans cette ville au bord du lac de Léon : elle a ses panneaux de signalisation, ces pistes cyclables ou piétonnes, différents quartiers. Mais le restaurant n'est pas ouvert, il va falloir se contenter du snack. 

Après de longues recherches, je finis par trouver mon cottage, aidée par deux jeunes cyclistes. Alléluia ! Non, je décide de laisser le blog pour le lendemain, jour de "repos" puisque je dois faire deux nuits dans ce camping...