19 juin 2023: De Saintes à Soulac
Journée "mixte", avec voiture, train, bateau... Mais j'ai quand même 18 bons kilomètres à pied au compteur !
Journée "mixte" aussi côté météo : après les grosses pluies orageuses du matin (alors que je n'étais pas encore partie), plus la moindre goutte dans la journée qu'on annonçait très mouillée ! Merci Saint Jacques!
Le matin, Jacky me conduit en voiture à Saintes et me pose devant la cathédrale Saint Pierre. De style gothique flamboyant, elle reste sobre à l'intérieur, tout en étant plus décorée que les églises romanes que j'ai vues précédemment.
J'y suis séduite encore par l'impression de calme qui y règne, agrémenté d'une musique douce.
A côté de la cathédrale, un cloître avec un jardin décoré d'animaux stylisés de toutes origines.
L'arc de Germanicus, de l'autre côté de la Charente
Je fais un crochet par la vieille ville avec ses petites rues et ses magasins avant de me rendre à la gare. C'est peu animé !
A la gare une dame âgée qui a visiblement envie de parler m'interpelle et me raconte sa vie de corse émigrée en Charente. Elle attend son fils sans savoir par quel train il arrive, je lui tiens un peu compagnie mais je ne laisse pas filer mon train pour autant!
A pied il m'aurait fallu deux étapes de 20 kilomètres, en train je me retrouve à Royan en 40mn.
Royan est une ville récente, démolie pendant la guerre elle a été entièrement reconstruite. Du coup elle est très spacieuse avec de grandes places et des espaces verts. Mais ce que je veux à tout prix revoir, c'est l'église Notre Dame, chef d'œuvre en béton, à l'allure de bateau. Elle est construite sur une hauteur et on la voit de loin. Quand on entre par la porte principale, on a l'impression de descendre dans un vaste amphithéâtre. Le regard s'accroche tout de suite sur un magnifique vitrail triangulaire représentant l'Assomption de la Vierge. Ensuite il s'élève vers les hauteurs du bâtiment. Suséïa ! Partout des statues stylisées représentent la Vierge, les apôtres, des saints. Là aussi une musique douce vous emmène dans un monde de paix.
Suséïa !
En sortant de là, je n'ai qu'à me laisser descendre pour trouver l'océan avec le port et l'embarcadère. Je passe par de nombreuses rues bordées de commerces et de restaurants dont la plupart sont fermés. Je m'arrête au-dessus d'une grande plage et un banc m'appelle au pique-nique.
En attendant l'heure du bateau, je me promène tranquillement sur les jetées avec des vues incroyables sur la baie de Royan, les plages, le port. Bien sûr Notre Dame est toujours en vue !
Vers 14h je passe le guichet pour embarquer et dans la petite file d'attente arrive un jeune homme chargé d'un sac à dos, avec des bâtons. Il porte à son cou une pochette avec une magnifique coquille : un pèlerin ! Ne parlant pas bien français, il essaye l'anglais , mais je lui propose l'allemand et il me fait un grand sourire : il est allemand, il vient de l' Est de l'Allemagne, il a traversé l'Alsace et fait une partie du chemin alsacien, préférant ensuite passer par les sommets des Vosges. Il fait une partie des trajets en train, une partie à pied et compte faire entièrement à pied le camino del norte. Il s'appelle Vitus, et nous ferons ensemble la traversée de l'estuaire de la Gironde en échangeant gaiement. Il a travaillé un moment au service de personnes âgées et il est heureux d'en rencontrer une à qui il reste encore un peu d'esprit d'initiative ! Et moi je suis ravie de rencontrer un pèlerin qui semble généreux puisqu'il travaille dans des associations au service des gens en difficulté.
Nous nous séparons au Verdon, puisque moi je me rends à Soulac ce soir. Une fois de plus je suis une piste cyclable dans une forêt de pins et de feuillus, heureuse d'être à l'ombre, mais hélas pas à l'abri des moustiques ! Il fait lourd et orageux, je hâte le pas pour tenter d'échapper au prochain orage qui menace, mais qui apparemment éclatera plutôt du côté de Royan que j'ai quitté.
Je regrette de ne pas voir l'océan, caché par la dune. De temps en temps je fais une petite sortie de route et je grimpe sur la dune pour avoir une magnifique vue sur l'océan, les plages, et au loin le phare de Cordouan. Comme j'aimerais plonger dans cette eau pour me rafraîchir !
Soulac s'étend le long de l'océan, des blockhaus et des monuments en hommage à ceux qui ont donné leur vie pour la liberté pendant la guerre ponctuent le littoral. Une statue de la Liberté, copie de celle de Bartholdi, rappelle que La Fayette est parti de l'estuaire de la Gironde pour l'Amérique.
Plus en retrait de la côte, j'arrive à une vieille église romane Notre-Dame des fins de la terre, où passaient jadis de nombreux pèlerins. Elle est assez sombre mais sobrement décorée, et Saint-Jacques y est bien représenté en tableau et en statue.
J'y rencontre un couple de cyclistes, en vacances, mais madame a fait le pèlerinage de Santiago et , devant mes difficultés à trouver où dormir demain soir , elle me propose de m'héberger dans leur mobil-home au centre naturiste où ils résident momentanément. Ça m'ennuie un peu de dormir sur leur canapé dans un petit mobil-home, sans être déclarée au centre, dans un environnement naturiste, mais si je ne trouve rien, pourquoi pas ? Je garde leurs coordonnées !
Finalement j'arrive chez mon accueillante du jour, Françoise, aimable, mais pas vraiment chaleureuse, car je suis traitée en cliente plus qu'en pèlerine.
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