Entre le Mont-Saint-Michel et Saint-Jacques-de-Compostelle

Encore 24 kms de plus! J'approche du but! Devant mon auberge de ce soir (où je suis accueillie en tant que pèlerine et non pas en tant que cliente) une borne indique qu'il ne reste que 1585 kms jusqu'à Santiago...

Mais j'ai décidé hier de faire de Nantes mon Santiago de cet automne, au vu de la météo et des difficultés à trouver des hébergements. Ce chemin vers Compostelle est un bonus que je m'accordais après l'arrivée au Mont Saint-Michel. Il doit donc rester agréable avant tout ! Avoir maintenant une destination me remotive pour les quelques étapes qui restent ! 

Aujourd'hui a commencé très brutalement : un grand coup de vent et une pluie violente on voulu me faire peur, ma toile de tente s'agitait sous le vent et la pluie martelait toute ma Campastelle (on l'appelle aussi Campétoile) dès 6h du matin, quel réveil ! Le bloc sanitaire me paraissait soudain bien loin...

Mais quand j'ai pu y aller après l'arrêt de la pluie, j'y ai trouvé le responsable du camping en train de passer la raclette et il m'a aussitôt invitée à venir prendre un café. Nous avons bien bavardé, il m'a expliqué beaucoup de choses sur les rivières, les crues, et son travail au camping.

Ça ne m'a pas empêchée d'aller prendre un petit-déjeuner plus consistant à la boulangerie sur mon chemin. Beslé est vraiment un petit bourg, car la boulangère appelle tout le monde par son prénom et prends des nouvelles de tout le monde! Quelle chaleureuse ambiance !

C'est désormais sur un itinéraire à travers champs que je m'engage, j'ai quitté la Vilaine et je trouverai bientôt le Don. 8 kms de petites routes... avant de trouver enfin un chemin avec de l'herbe, de la moquette pour mes pauvres pieds !

Me voilà donc à Guéméné Penfao, un nom qui sent bon la Bretagne bien que je sois déjà en Loire-Atlantique ! Et c'est là que je vais rencontrer ma première statue de Saint-Jacques devant l'église Saint-Pierre et Paul, avec une borne indiquant Santiago 1600 kms!

Deux femmes affichent des papiers devant l'église, j'en profite pour leur demander si elles ont un tampon de l'église. Elles me regardent d'un air étonné et l'habituel "désolées" naît immédiatement sur leurs lèvres! Peut-être à l'office de tourisme ?

Là, une employée fort sympathique me propose le tampon pour ceux qui vont à Compostelle ou celui pour les miquelots. Et une agréable conversation est lancée... Je n'aurai pas perdu mon temps !

Je descends maintenant vers le Don, il semble avoir beaucoup moins d'eau que la Vilaine, mais un peu plus loin il s'élargira. Mais lui il coule entre des rochers, de petites falaises que le Chemin nous invite à gravir. Par endroits, le sol est meuble et très agréable sous les pieds, mais d'autres fois, il est très caillouteux et ça grimpe!

Je me perds un peu dans les rochers de Gascaignes, mais quel plaisir après tant de chemin de halage ! Je m'y retrouve toujours grâce à mon visorando. C'est ainsi que je trouve la chapelle Sainte-Anne de Lieu Saint, mais que de recherches pour une chapelle fermée !

Malheureusement quand il me faut chercher le chemin pour mon hébergement au bord de l'étang de la Roche, mon téléphone donne des signes de fatigue, il lui faudrait du carburant ! Je privilégie donc un chemin direct par de petites routes pour arriver au but sans avoir besoin du GPS ! Coïncidence fatale... Le vent se lève subitement et les premières gouttes tombent. Je m'attends à une averse violente, mais non ! Je ne serai pas complètement trempée.

Et le lac de la Roche apparaît, ainsi que l'auberge.

Quel bel endroit, calme, lumineux, quand le soleil arrive à sortir!

C'est Régis qui m'accueille et me montre la chambre des pèlerins, il me montre aussi tout ce qu'il a préparé pour mon repas, que je prendrai seule, puisque Katia et lui ne seront pas là ce soir !

Excellent ce repas, mais il me manque quelque chose...